L’évaluation au fil de l’eau, une force permettant une meilleure adaptabilité et agilité dans la mise en œuvre du programme
Ce 13 juin 2024 avait lieu la restitution de l’évaluation du programme « Les 1% Solidaires et une approche intégrée pour un meilleur accès aux services essentiels pour les populations des pays à faibles revenus ». Elle a rassemblé une trentaine de personnes intéressées par cette démarche.
Entamée en 2022, l’évaluation au fil de l’eau de ce programme triennal a été réalisée par le cabinet AZIMIO pour le compte des partenaires du programme et du F3E.
La démarche en deux temps a permis d’élaborer :
- un bilan intermédiaire (décembre 2022) portant sur la constitution du consortium et la dynamique partenariale associée ;
- une évaluation finale (avril 2024), visant à évaluer la dynamique partenariale (réajustée dans le temps), et les effets produits par les actions conjointes du consortium en matière de plaidoyer, de sensibilisations, de production d’outils et de renforcement de capacités. L’analyse spécifique de territoires pilotes au sein des 5 régions d’expérimentation et des dimensions transversales de l’animation (notamment sur l’approche multisectorielle et la prise en compte du genre) vise en particulier à établir finement la dynamique de changement initiée par le projet, et les leviers et obstacles à l’atteinte des objectifs.
Lors de cet évènement, suite à l’exposé de la méthodologie adoptée et des acteurs impliqués, un bilan du programme a été présenté, rappelant l’atteinte de ses objectifs en termes de :
- rapprochement des partenaires et des acteurs des services d’accès à l’eau, l’assainissement, l’énergie et la gestion des déchets au niveau national et dans 5 territoires ;
- volonté d’explorer, de capitaliser et d’initier une dynamique autour de l’approche multisectorielle des services essentiels, afin de tendre vers une approche de plus en plus en plus intégrée de développement des territoires ;
- plaidoyer pour une meilleure mobilisation des dispositifs 1% solidaires et une plus grande implication des collectivités territoriales françaises et autres acteurs publics des services essentiels ;
- production et diffusion d’outils et renforcement de capacités afin de permettre à un plus grand nombre d’acteurs (collectivités territoriales, associations, entreprises, acteurs de la recherche…) de s’impliquer dans des projets multisectoriels.




A la différence d’une évaluation de projet classique, cette évaluation au fil de l’eau a eu une portée formative et non sommative. En se focalisant sur les dynamiques d’ajustement plutôt que sur les réalisations, et en considérant davantage les axes d’amélioration que les réussites, le travail évaluatif s’est effectué dans une optique d’apprentissage par les parties prenantes, au-delà des enjeux de redevabilité.
L’analyse rétrospective et prospective du programme s’est appuyée sur les critères évaluatifs définis par l’OCDE pour l’aide au développement[1]. De nombreuses personnes de structures variées ont été impliquées, permettant une analyse fine et poussée de ces critères.
En conclusion, il a été évalué que ce programme a consisté notamment en l’amorçage d’une dynamique collective entre différents réseaux multi-acteurs impliqués chacun à leur manière dans la promotion des 1% Eau-Assainissement, Énergie ou Déchets et partageant un objectif commun : renforcer la mobilisation des collectivités territoriales et des porteurs de projets, en les sensibilisant et en les accompagnant dans la mise en œuvre de projets intégrés dans les pays à faibles revenus.
Dans sa conception, et du fait de sa logique expérimentale, le programme a été relativement foisonnant. Il a ainsi pris la forme d’une expérience inédite de collaboration entre des réseaux aux niveaux de structuration, écosystèmes et modes d’actions différents, ouvrant la voie à une réflexion collective sur la coopération décentralisée dans les services essentiels, la mobilisation des 1%, ainsi que l’approche intégrée (multisectorielle). Cette expérience a permis de prioriser certains chantiers par rapport à d’autres, d’ajuster l’approche, de tirer des apprentissages continus.
Enfin, l’évaluation d’une première phase de projet est une opportunité pour mettre en lumière et valoriser cette dynamique d’apprentissage, d’en tirer des enseignements, et ainsi d’éclairer la réflexion stratégique sur les suites à lui donner. En particulier, puisqu’elle a été conduite au fil de l’eau, elle a permis d’effectuer un suivi de la dynamique d’échange et du travail collectif entre les membres du consortium, de ses évolutions et de ses effets sur la mise en œuvre des activités.
Bravo au cabinet Azimio pour ce travail précieux d’évaluation, aux partenaires pour ces réalisations, à tous les contributeurs pour leur implication et à l’AFD, l’ADEME et le F3E pour notre riche partenariat !
Forts de ces apprentissages et de la dynamique amorcée après ces trois années de travail concerté, les partenaires (pS-Eau, AMORCE, Réseau Cicle, CIRRMA, Gescod, SoCoopération, Centraider, Lianes Coopération, BFC International) travaillent à poursuivre cette initiative et réfléchissent à une Phase 2 qui devrait être lancée fin 2024 !
[1] Des meilleurs critères pour des meilleurs évaluations – Définitions adaptées et principes d’utilisation, Réseau du CAS de l’OCDE sur l’évaluation du développement (EvalNet), 2019
Une dynamique est lancée pour une approche intégrée des services essentiels
Le jeudi 4 avril 2024, dans les locaux de l’Agence française de développement, a eu lieu un après-midi dédié à l’accès aux services essentiels. Ce séminaire, organisé par les partenaires du programme et qui avait pour vocation de faire un bilan des trois années du Programme « Les 1% Solidaires et une approche intégrée pour un meilleur accès aux services essentiels pour les populations des pays à faibles revenus », a rassemblé plus de 90 personnes. Venant de différents horizons (secteurs de l’eau, l’assainissement, les déchets et l’énergie), mais aussi de structures variées (Institutions, collectivités territoriales, ONG, entreprises, monde de la recherche…), les participants ont pu profiter de ce temps fort pour échanger autour des axes principaux étudiés : l’approche multisectorielle et la mobilisation des dispositifs 1% solidaires.
Souhaitant mettre en avant un appui au développement d’un territoire plus que le renforcement d’un secteur, l’approche multisectorielle des services essentiels se distingue de projets sectoriels notamment par :
- la mise en évidence de l’interrelation entre ces services pour une vision intégrée des projets ;
- des partenariats multi acteurs ;
- une temporalité longue ;
- une diversité de financement, dont les 1% solidaires qui représentent un levier important.


Ce séminaire fut aussi l’occasion de présenter les partenaires impliqués, les activités menées, les livrables produits, les acteurs mobilisés, les projets étudiés et les perspectives.
Deux table-rondes ont été organisées permettant d’illustrer par l’exemple la diversité des projets et acteurs des projets multisectoriels. Ont pu être mis en avant également les partenaires des panelistes et notamment leurs partenaires au sud. Ils ont pu relater l’impact de cette approche pour les autorités en charge de la gestion des services et pour les populations des territoires appuyés.
La première table-ronde portait sur les enjeux opérationnels des projets multisectoriels avec l’intervention de M. Rado RAMPARAOELINA, (Commune d’Ampitatafika, Madagascar), M. Régis Ochsenbein (Ville de Mulhouse), Mme Emeline Moreau (Gret) et Mme Sophie Lehideux (Kynarou). A travers leurs projets intégrant au moins deux services (eau/assainissement, déchets, énergie), les panélistes ont présenté, entre autres, les interrelations entre les secteurs et l’économie circulaire qui peut en résulter, les mutualisations et économies d’échelles possibles entre les différents services, les différentes temporalités de projets ou approches déployées afin d’améliorer la qualité des services rendus aux populations et de garantir leur pérennité.
La deuxième table-ronde a permis de mettre l’accent sur le montage partenarial et financier des projets multisectoriels avec l’intervention de Mme Corinne de Peretti (Agence française de développement), Mme Nathalie Picard (Grand Reims) et M. Paul Testard (Moi Jeu Tri). Les panélistes ont mis l’accent sur les articulations et types de financements possibles pour soutenir les projets dits multisectoriels, les partenariats forts qu’ils entretiennent aussi bien avec les structures du sud qui gèrent les services, qu’avec leurs partenaires techniques, financiers et opérationnels. Un focus particulier a été fait sur l’implication des collectivités territoriales, permettant d’illustrer leur rôle clef pour mobiliser les dispositifs 1%, développer des coopérations décentralisées avec leurs homologues du sud, permettant un terrain fertile au développement de ces projets.
Forts de cette dynamique, de ces trois années de travail concerté, de l’implication de nombreux contributeurs et des nombreux outils créés, les partenaires (pS-Eau, AMORCE, Cicle, CIRRMA, Gescod, SoCoopération, Centraider, Lianes Coopération, BFC International) travaillent à poursuivre cette initiative et réfléchissent à une Phase 2 qui pourrait être lancée fin 2024 !


